Description
Dans Le Passeur, Antoine Pisano compose une scène suspendue entre deux mondes : celui des vivants et celui des ombres. Sur une barque glissant entre des falaises austères, un homme nu, dos tendu, rame vers l’inconnu. Face à lui, une mariée immobile, voile flottant et regard serein, incarne une traversée silencieuse — mariage ultime entre la vie et l’au-delà. L’eau reflète le ciel comme un miroir d’âme, et les rochers figés enferment cette procession dans un temps hors du temps. Pisano déploie ici une poésie visuelle, entre dépouillement mythologique et symbolisme métaphysique. Le Passeur n’est pas seulement un guide : il est ce moment fragile où tout bascule, ce trait d’union entre ce que l’on quitte et ce que l’on devient. Une œuvre d’une beauté mélancolique, qui nous invite à méditer la fin comme une forme de commencement.